Favoriser la motivation des étudiants par sa pratique

Ce 14 mars a eu lieu la deuxième journée de réflexion co-organisée par le CAPE (Centre d’Accompagnement aux Pratiques Enseignantes) et Sapiens-USPC à l’Université Paris Diderot, autour de la question de la motivation.
Quatre participants sont intervenus dans le cadre d’une table ronde : Caroline Leininger-Frézal (enseignante en géographie, Paris Diderot), Christine Rampon (MCF en biologie, Paris Diderot), Helmy Chekir (doctorant en didactique de la physique, thermodynamique, histoire et philosophie des sciences, ENS Lyon – Paris Diderot) et Christophe Rabut (enseignant-chercheur émérite en mathématiques, INSA Toulouse). Au cours de cette matinée, trois principales thématiques ont été abordées :

  • Quels sont les enjeux, contraintes et limites liés à la question de la motivation ?

En tant qu’enseignant, il est difficile d’agir sur tous les facteurs de motivation entrant en compte dans l’investissement des étudiants. En effet, les étudiants n’ont pas forcément la bonne représentation de ce que signifie “être motivé”. De même, l’enseignant n’a pas toujours les bons indicateurs pour savoir si ses élèves sont motivés. Une des pistes qui a été proposée est l’importance d’instaurer un dialogue avec les étudiants afin d’obtenir leurs retours sur les activités proposées : lesquelles étaient pour eux les plus motivantes ?

  • La posture de l’enseignant a-t-elle une incidence sur la motivation des étudiants et leurs conduites en classe ?

Il apparaît que la posture de l’enseignant peut être un élément essentiel de la motivation. Un enseignant passionnant et passionné par sa thématique de cours peut motiver ses étudiants et inversement, des étudiants motivés peuvent avoir un effet positif sur l’attitude de l’enseignant. Il est également important de développer une posture d’honnêteté envers ses étudiants en précisant systématiquement ses références, ses pistes de recherche, mais également en osant dire lorsqu’on ne sait pas. En tant qu’enseignant-chercheur, nous sommes continuellement en situation d’apprentissage et nous ne devons pas oublier que nous restons un modèle pour nos étudiants.

  • les techniques et dispositifs pédagogiques favorisent-ils le processus de motivation des étudiants ?

Il s’agit là de repenser la dynamique de cours en favorisant l’interaction avec l’enseignant (rétroaction et régulation de l’apprentissage) et entre pairs (le travail de groupe). L’étudiant n’est pas un simple réceptacle du savoir. Il est important de favoriser la discussion de groupe pour faire émerger des questions de compréhension, mais aussi de désinhiber les étudiants à la question de l’erreur qui reste essentielle au processus d’apprentissage. L’autonomie laissée aux étudiants peut également influencer leur motivation. En effet une “incitation positive” plutôt qu’un contrôle de leur travail peut les engager à s’investir selon leurs besoins. L’usage des boitiers de vote a également été abordé comme un outil permettant de favoriser l’interactivité en grands groupes en amphi, ainsi que l’idée de traiter un cours avec les étudiants en partant d’une problématique. Un dernier élément a été cité comme facteur motivationnel : la réussite des étudiants.

Dans l’après-midi, deux ateliers ont eu lieu en parallèle : un atelier sur la pédagogie basée sur l’entraide, présenté par Christophe Rabut, intitulé “L’entraide entre étudiants, un élément fort de motivation : exemples de mise en oeuvre” et un atelier sur l’approche expérientielle, par Caroline Leininger-Frézal, “Fonder sa pédagogie sur les expériences, le vécu des étudiants”.

Enfin,  nous retiendrons de cette journée que la motivation est tout d’abord une dynamique et non pas un état. L’enseignant a pour missions de susciter l’envie chez ses étudiants, de rendre ses cours passionnants, mais également de favoriser l’interaction entre les participants (des amphis participatifs et collaboratifs) et l’interactivité avec les outils numériques (boitiers de vote et autres outils numériques), le but étant de changer la dynamique de cours en incitant les étudiants à devenir acteur de leurs apprentissages (approche socioconstructiviste de l’enseignement).

Une autre technique motivationnelle passerait également à travers l’insertion du jeu dans un processus complexe de ludification, tout en formalisant précisément les savoirs et conceptualisant les acquis d’apprentissages.

Dans tous les cas, le cadrage reste incontournable, et non pas seulement pour les activités abordées en cours mais aussi pour celles faites en dehors de la classe. Les consignes doivent êtres claires et les objectifs bien définis, ainsi que le rôle de chacun. La démarche de l’enseignant doit être explicite afin que les étudiants puissent comprendre le fonctionnement de l’UE et y adhérer.

Equipe Sapiens-USPC

 

Ressources pédagogiques de Christophe Rabut et de Caroline Leininger-Frézal :  https://moodle.uspc.fr/mod/folder/view.php?id=1792