Le Centre d’accompagnement des pratiques enseignantes (CAPE) de Paris Diderot et SAPIENS proposaient ce jeudi 26 janvier 2017 une demi-journée de réflexion sur l’approche-programme.
Dans son intervention intitulée «Renouveler les maquettes ? Pourquoi pas selon une approche-programme au service de la compétence », François Georges, Labset de l’Université de Liège, a proposé des pistes concrètes pour l’implémentation de l’approche-programme dont « L’objectif principal est d’améliorer l’expérience d’apprentissage des étudiants ».[1]
En se référant à un ouvrage de Jacques Tardif, « L’évaluation des compétences » (2006) et à celui de Gérard Scallon, « Des savoirs aux compétences » (2015)[2], ainsi qu’à un ouvrage à paraître qu’il cosigne avec Marianne Poumay et Jacques Tardif, François Georges a tout d’abord explicité le pourquoi d’une approche-programme qui remplace l’isolement de chaque cours par une vision collective et lisible du profil de sortie : quel diplômé voulons-nous former?
Que ce profil soit formulé en termes de compétences ou autrement, il faut mobiliser les équipes pédagogiques pour définir quelles valeurs porter, quels apprentissages viser et donc quel programme construire. Ces questions doivent être résolues, non seulement à la fin d’un master, mais aussi à chaque niveau, étant entendu que ce qui est au cœur des décisions, quelles que soient les études, est l’apprentissage progressif de la maitrise de la complexité.
Pour construire et évaluer un programme au service du développement de compétences, François Georges propose un exemple de charte et met en garde contre deux dérives : ne modifier la maquette que dans une simple perspective administrative, et manquer ainsi l’occasion de donner du sens et de la visibilité à l’offre de formation, ou s’enfermer dans l’existant et perdre de vue le profil de sortie.
Dans un second temps, Claire Flandrin et Yasmine Filali ont rendu compte de leur expérience d’une mise en place d’une approche-programme au sein de la Faculté des Sciences et des Techniques de l’Université de Nantes, l’une en tant que chef de projet, la seconde en tant qu’enseignante.
L’expérience menée sur deux ans a fait l’objet d’un guide www.univ-nantes.fr/kitmap qui relate les différentes étapes du processus, propose des canevas, identifie les leviers et la plus-value comme les contraintes et les difficultés. La dynamique de communication et de collaboration initiée par le Doyen de la Faculté et un groupe de pilotage suivi par des militants a fini par rallier les passifs, les soutiens critiques, des hésitants voire certains grognons et cette manière de revoir la maquette devrait progressivement faire évoluer les pratiques pédagogiques.
Les supports des conférenciers
- Le support de F. Georges (Univ. Liège Belgique)
- Le support de C. Flandrin et Y. Filali (Univ Nantes)
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[1] Pourquoi réformer ? Sylvestre et Berthiaume, 2013, p. 103
[2]Pour les références complètes, voir notre page de ressources.